A propos de Hildevert Camille (Soprann)
Camille Hildevert, baptisé « Sopran’n » par son public est né à Saint Louis sur l’île de Marie Galante en Guadeloupe. A ce jour, il est l’un des plus grands saxophonistes des Caraïbes. Fils d’une famille de musiciens, il commence très tôt à jouer des tambours et de la batterie avec son père et ses oncles. Il est l’élève de deux grands musiciens guadeloupéens, Eugène Gavarin et Robert Mavounzy (qui fit les beaux jours de la Cigale à Paris).
Son parcours explore des voies diverses, des musiques traditionnelles, en passant par la variété ou le jazz ; des musiques populaires aux plus intimes. Il reste toutefois profondément marqué par ses pères spirituels Mavounzy et Parker et par un souci constant de transmission des rythmiques traditionnelles aux jeunes générations. Par ailleurs, il mène de perpétuelles recherches à l’instar de la musique basée sur les sept rythmiques du gwo-ka (tambour) guadeloupéen, qu’il baptise gazz-jazz (rythme-jazz-couleur caraïbes-soleil en fusion). Sa première formation (1965-1980) « Les Vikings de la Guadeloupe » va s’avérer une véritable pépinière de talents : Happy Lewis (Caraïbes jazz ensemble), Arthur Apatou (Compagnie Créole), Gordon Henderson (Exile-one), Pierre Edouard Décimus (Kassav), Eric Brouta, Tania Saint Val …une vingtaine d’albums seront tirés et le groupe crée l’événement lors d’un mémorable concert aux Halles de Paris qui réunit environ 15000 personnes. En 1979, avec son orchestre des Vikings, il est à l’initiative d’une nouvelle musique populaire avec P.Edouard Décimus et Guy Jacquet. Ils rencontreront Jacob Desvarieux à Paris et cela aboutira à l’expérience CASO (cf. l’album Caso Vikings Guadeloupe Exploration) qui deviendra KASSAV par la suite. Il monte la même année un autre groupe de jazz et un studio d’enregistrement suite à sa rencontre avec le brésilien Edouardo Filho.
Son installation à Paris dans les années qui suivent le mène à un travail avec ses amis métropolitains comme J.B Détraz, J.J Breluzeau, S.Haliar et G.Duver. Camille Sopran’n passe alors dans de nombreux clubs de jazz à Paris et ailleurs, notamment au New Morning, au phil’one, au petit journal, au Duc des Lombards et dans une boîte Antillaise « la Canne à sucre » dont il dirigera l’orchestre pendant 4 ans. Il rencontre et joue avec Dizzy Gillepsie, Rachid Ali (ex batteur de John Coltrane), Stanley Cowel. Il remonte par la suite une nouvelle formation le MAP (Monde Antillais à Paris), dont l’album « Je, Madame » demeure encore un tube dans le milieu Antillais. Il travaille et joue avec Tito Puente, Manu Dibango, Bonga, Kali et participe à de nombreux albums devenus des succès aux côtés de Laurent Voulzy (Amélie Colbert), KASSAV (Zouk-la), Ralph Thamar (Polisson), Césaria Evora….Il interprète la musique du film « Hiver 54, l’abbé Pierre ». Une de ces dernières créations avec J.B Détraz et T.Célestine « Contes Caraïbes » a cherché à offrir un nouveau souffle à la tradition orale des contes caribéens en mêlant contes, chants, musique. Aujourd’hui, parallèlement à ses activités de concerts et d’enregistrements, Camille Sopran’n donne des cours de saxophone, anime régulièrement des masters-class dans divers festivals de jazz afin de transmettre les bases des rythmiques traditionnelles africaines et tropicales aux plus jeunes et envisage de monter une école de musique.
La nouvelle Place de Siant-Louis de Marie-Galante porte son nom.
