A propos de Condouant André
Guitariste, compositeur et arrangeur, André Condouant est né le 6 septembre 1935 en Guadeloupe. Il a commencé très jeune à jouer de la musique.
En 1949 alors qu’il n’a que 14 ans, il fait ses débuts publics en Guadeloupe à la contrebasse avec le « Brunel Averne Orchestra » (El Calderon), et comme batteur dans l’orchestre « El Calderon Jazz ». En 1956 il effectue une tournée aux Antilles avec l’orchestre du célèbre saxophoniste guadeloupéen Robert Mavounzy (DCD) et joue au cinéma « Olympia » de Fort-de-France en Martinique. En 1957, André s’installe à Paris et obtient son premier engagement en tant que contrebassiste à « La Cigale » avec l’orchestre d’Albert Lirvat dit Al Lirvat. Il rencontre des musiciens américains comme Erroll Garner et Bart Taylor qui dirigeait alors l’orchestre du « Crazy Horse Saloon » et lui propose de jouer dans son trio. C’est à cette époque qu’il décide de passer de la contrebasse à la guitare.
Vers la fin des années cinquante, André joue dans le grand orchestre de Benny Bennett, l’un des plus fameux orchestre de danses latines de l’époque en France. Vers 1962, il part pour Stockholm avec le célèbre musicien guadeloupéen Gérard La Viny (DCD) où il rencontre Idrees Sulieman et Leo Wright, le saxophoniste de Dizzy Gillespie. Il a d’abord un engagement au « Golden Circle » avant de tourner dans divers clubs de jazz. Au cours de ces concerts, il a l’occasion de jouer avec Ken Hunter, George Benson, Max Roach, Albert Ayler, Leo Wright et Ben Webster.
En 1964, il rejoint le quintet de Leo Wright pour une tournée en Tchécoslovaquie et à Berlin-Est. Ils participent au premier « Jazz Festival de Prague » et l’année suivante effectuent une tournée en Allemagne. « Au Festival de Jazz de Berlin Ouest », André rencontre Jimmy Smith, Ron Carter et Herbie Hancock avec lesquels ils jouent en tant qu’orchestre maison au « Dug’s Night Club », et André s’installe à Berlin pendant six ans. Il joue alors avec Carmell Jones, Dexter Gordon, Jaki Byard, Pony Poindexter, Art Farmer, Don Byas, Ernie Sheppard, Joe Harris, Booker Ervin, Charlie Rouse et Thelonious Monk. En 1971, de retour en France, André joue dans le « Johnny Griffin Quartet » avec Lou Bennett et Joe Nay.
Il tourne en Europe avec le trio de Lou Bennett. Il joue avec Phil Upchurch le guitariste de George Benson, Joe Harris, Åke Persson et Nathan Davis. En 1970, il se produit au « Festival de Jazz de Barcelone » avec Slide Hampton et Art Taylor, et joue en concert avec Memphis Slim, John Lee Hooker et Roosevelt Sykes. Au cours de cette même année, après l’enregistrement de son premier disque « Brother Meeting », il effectue une tournée au Canada avec le célèbre pianiste martiniquais Marius Cultier (DCD) et s’installe un an à Montréal avant de rentrer en Guadeloupe. En 1979, André retourne à Paris. Il participe à des concerts à l’Olympia avec Rhoda Scott et enregistre son second album « Happy Funk ». De 1979 à 1984, il se produit régulièrement avec son propre groupe « André Condouant quartet » qui comprend le célèbre pianiste guadeloupéen Alain Jean-Marie, Georges Brown et Alby Cullaz. En 1981, il enregistre son troisième album « André Condouant quartet ».En 1985 il reçoit le prix spécial de la composition décerné par la SACEM & MAC à l’occasion du « Festival International de Guitare de Martinique ». L’année suivante, il participe à plusieurs concerts aux Antilles, aussi bien avec des musiciens locaux qu’avec Ray Baretto et Didier Lockwood.
Il joue en Guadeloupe au « Festival de Jazz Inter Caraïbes » et enregistre un autre album appelé « Banana Zouk ». Pour le label « Debs » du producteur et musicien guadeloupéen Henri DEBS (DCD) il réalise des arrangements pour le chanteur guadeloupéen Ibo Simon. Il dirige l’orchestre sur le premier album de Simone Paulin et crée un nouveau son avec le groupe « Kafé-Ka-Lévé ». En 1988, il se produit au « Festival International de Jazz de Martinique » et joue également au « New Morning » à Paris avec son quartet qui comprend alors Jacky Terrasson, Hein Van De Geyn et André Ceccarelli. L’année suivante, André se produit au Festag, « Festival de la Guadeloupe » et enregistre son quatrième album, » Thanks For All » avec Frédéric Caracas, Bibi Louison et José Vulbeau.
Il retourne en Guadeloupe où il se lance dans l’enseignement. En 1990 /91, il se produit au « Festival de Jazz RFO Guadeloupe » avec Al Lirvat, et avec Freddie Hubbard et Stanley Turrentine au « Festag ». De 1992 à 1994, il donne plusieurs concerts à Paris et à New-York. Son dernier album à ce jour, « Clean & Class », enregistré en duo avec Alain Jean-Marie est édité en 1997. En 1998 il se produit, toujours avec Alain Jean-Marie, en Guadeloupe ainsi qu’au « Festival International de Guitare de Martinique ».
En 2000, il est le parrain du « Festival de Guitare de Baie-Mahault en Guadeloupe ». En mars 2002, il reçoit le prix du jury de la SACEM au Centre des Arts à Pointe-à-Pitre pour sa contribution au développement de la musique antillaise. Les compositions d’André Condouant ont également été enregistrées par plusieurs musiciens parmi lesquels Al Lirvat, les chanteuses Klod Fostin et Tanya St-Val.
Source : Texte de Philippe Pilotin