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Gatibleza Harry

Pianiste guadeloupéen (1944 - 1997)

A propos de Gatibleza Harry

Source : Texte de Philippe Pilotin

Né à Pointe- à-Pitre en Guadeloupe en 1944, dès son plus jeune âge, la carrière de jeune Harry débute par l’apprentissage du piano (classique). Les cours de solfège lui sont dispensés par une certaine madame Alphonse. Désireux de faire parti d’un orchestre, c’est Stéphane BENOIT qui à ses treize ans, lui permettra d’intégrer l’orchestre « Esperanza » avec qui il anima de nombreux bals et manifestations jusqu’à ce qu’il soit appelé sous drapeaux. Au cours de son service militaire dans la garnison de Toulouse, il monte une petite formation avec laquelle il se produit dans l’enceinte de la caserne et à l’extérieur de celle-ci. Dès son retour en Guadeloupe en 1966, il succède au pianiste Alain Jean-Marie, au restaurant de la Vieille Tour. Sollicité par le saxophoniste Abel ZENON, il rejoint la formation « Renouveau » durant quelques temps avant de s’octroyer une année sabbatique, loin de son instrument de prédilection, le piano. Sa passion pour la musique étant tellement forte, il reprend du service au restaurant « Boukarou » et part rejoindre ses amis qui jouent dans des lieux très prisés et fréquentés tels « La Tortue », dancing tenu par le clarinettiste Edouard MARIEPIN (Seul local où un orchestre joue en permanence). Fort de cette expérience, il crée en compagnie du frère d’Emile VOLEL, de Tony FAISANT et de Roland BAITAZAR, une nouvelle formation. Par la suite il devient l’organiste de l’orchestre « Les Maxel’s » à la demande son frère cadet Fred et du chanteur Jacques BRACMORT. Edouard LABOR le saxophoniste du groupe en fait son protégé si bien qu’il atteint une notoriété grandissante dans la Caraïbe. Au cours d’un bref séjour en Martinique à la fin de l’année 1960 où il rendait visite à sa sœur, l’imprésario martiniquais Michel NICOL lui propose de remplacer le pianiste des R-Co-Jazz, Chico JEHELMAN parti effectuer son service militaire. Il accepte la proposition qui lui est faite et commence d’emblée une belle aventure sous les couleurs du « Ry-Co-Jazz ». Il sillonne, la Martinique, la Guadeloupe, la Guyane et en 1971, avec l’orchestre, il effectue une grande tournée à Paris et sa région. Au cours de ce périple musical, il fait la connaissance de Manu DIBANGO (créateur du « Soul Makossa » qui faisait un tabac aux USA à cette époque là) qui est venu remplacer au pied levé le saxophoniste Edouard LABOR qui devait rejoindre en urgence, la Guadeloupe. Après l’Europe, l’orchestre entreprend une tournée en Afrique où sa côte de popularité allait toujours en croissant. Un jour, le correspondant américain de DECCA, la maison de production Atlantic Records, propose à l’orchestre, une tournée aux USA et programme pour eux, une série de concerts dont un à « l’Appolo de Harlem » temple de la musique noire de New-York. A Washington, c’est au « Yanky Stadiuml » qu’il participe au « Fania All Stars » aux côtés de grands noms de la musique Mongo Santa Maria, Patchéco, Ricardo Ray, Eddie Palmiéri, Ray Barretto devant plus de quarante cinq mille spectateurs. Dès leur retour, l’orchestre passe à « L’Olympia » puis entame une tournée au Cameroun.
Harry décide de quitter le groupe et côtoie des musiciens antillais tels Moune de Rivel, Gérard La Vigny, David Martial, Eddie Gustave et se produit dans de nombreux cabarets parisiens. Il devient par la suite le chef d’orchestre de la musicienne Moune de Rivel avec qui il enregistre. Harry a travaillé sept années à l’école normale de Paris avant d’obtenir une licence d’harmonie. Il en fait de même au conservatoire de Rueil-Malmaison pour l’obtention d’une licence de solfège. En 1975, il obtient un contrat au restaurant « La Créole » au sein de l’orchestre d’Eddie Gustave. Peu de temps après, il devient le chef d’orchestre du cabaret « La Canne à Sucre ». Grâce à la stabilité de ses nouvelles fonctions, il reprend ses études de musique et devient professeur de musique. Il enseigne le piano et le solfège. Il quitte « La Canne à Sucre » et en 1984, il rencontre Pierre PELMONT dit X Ongro, chanteur de Negro-spirituals qu’il va accompagner lors de ses concerts dans les églises. En 1988, il fait un retour en Guadeloupe à la faveur d’une tournée qui le conduit au Centre des Arts de Pointe-à-Pitre. Régulièrement, Harry revient au pays. A Paris, il joue en quartet au « Flamboyant des Iles » et anime l'émission du dimanche matin « le Fétou Karayib » sur les ondes de la radio « Média Tropical ». Harry nous a quittés brutalement le 5 août 1997.