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Aiglons (Les)

Groupe mythique guadeloupéen

A propos de Aiglons (Les)

Tout commence à Bas du bourg, quartier populaire de Basse-Terre, capitale administrative de la Guadeloupe, quand le jeune Michel d’ALEXIS en compagnie d’amis dont Serge YEYE et Michel MONROSE ainsi que deux de ses frères Pierre et Alain, crée en 1967 un orchestre qu’il baptiste d’un nom plein de signification « les Vicomtes ». Oh ! Sûrement encore un nostalgique de l’ancienne « Bourgeoisie » ? Eh ! Bien non. En choisissant cette appellation, ce dernier voulait faire référence aux films qu’il a eu l’occasion de voir sur le petit écran de télévision noir et blanc de ses parents et dont il était un fervent adepte.

A savoir qu’il a existé par la suite, plus précisément en janvier 1978, date de sa création, un orchestre antillais qui portait le nom « les Vicomtes » et composé des musiciens suivants : Frantz CALCUL (Chant), Gérard LOUIS (Chant et guitare rythmique), Joseph RELLA (Saxophone alto et ténor et chœurs) Gaston NORDIN (Guitare basse), Victor OTTO (Guitare basse et guiro), Pierre PARNASSE (Claviers), Guy JABES (Batterie), Moran PLESDIN (Métronome), Joseph ROBERT (Congas), Maurice GRELET (Vocal et chœurs), Richard MONTHIEUX (Vocal et chœurs) et Roger ANGLO (Chœurs, maestro et imprésario).

Soulignons qu’il n’a aucun point commun entre ses deux formations. D’ailleurs cette formation de Basse-Terre n’a jamais enregistré d’albums, tandis que celle née en janvier 1978 a enregistré trois albums.

Cet orchestre « Les Vicomtes » de Basse-Terre (Guadeloupe) éphémère par le nom, devient finalement « Les Aiglons ». C’est en 1970, que Michel d’ALEXIS décida de rebaptiser « Les Vicomtes » en optant pour celui d’un animal, pour ne pas déroger à je ne sais quelle règle, qui voulut que les orchestres s’appelaient « Les Léopards », « Les Jaguars », « Les Vautours », « Les Faucons », « Les Guépards », « Les Alouettes », etc.

Bien que n’étant pas de vrais musiciens, les jeunes avaient un réel engouement pour la musique antillaise qui était en plein renouveau après qu’elle eut traversé de longues zones de turbulences. Chaque quartier ou chaque commune avait droit à son orchestre. C’était aussi la mode des coiffures afro, des pantalons pattes d’éléphant, des chemises serrées au corps (chemises cintrées) et des chaussures aux talons très élevés (Pingouin).

 

Durant cette période, de bal en bal, « les Aiglons », presque sans solfège et simplement avec l’oreille ou en s’appuyant sur des cuivres et une bonne interprétation de chansons profitèrent pour révolutionner l’univers musical guadeloupéen comme d’autres groupes le faisaient ou étaient entrain de le faire. Depuis leur quartier général où ils régnaient en maître incontesté sur le plan musical, les Aiglons finiront par conquérir toute la région Basse-Terrienne, allant de bals en bal, de fêtes en fête, etc…

Après un apprentissage rapide, leur musique artisanale du début s’affina au fil du temps attirant toutes les couches et catégories sociales de la société guadeloupéenne jeunes et moins jeunes compris. Un grand nom de la musique Guadeloupéenne était né en la personne de l’orchestre « les Aiglons ».

 

Leur couleur musicale teintée d’une sonorité originale et agrémentée par des textes réalistes et humoristiques ne pouvait que leur ouvrir les portes des studios d’enregistrement. Et c’est ainsi qu’en 1973, ils furent sollicités pour l’enregistrement de leurs premiers disques par la maison de production « Dulidisc » appartenant à Jacky DULICE. Pour leur premier passage en studio, les Aiglons enregistrèrent deux disques 45 tours. Sur le premier disque 45 tours portant le n° JD 118 (Dulidisc), il y sera gravé les chansons : « Mateau mateau », une cadence et « Pensando en ti » enregistré sur un rythme Afro et sur le second disque 45 tours n° JD 119 (Dulidisc), les titres : « Baby » de Michel Alexis sur un air de Rythm and blues et « Cé rat la » (DR) quant à lui, sur un air de cadence. Au verso des pochettes de ces deux disques 45 tours, le nom du chanteur vedette de l’orchestre « Typical Combo » Georges PLONQUITTE (décédé le 7 novembre 2006 à l’hôpital européen Georges POMPIDOU) apparaîtra en tant que directeur artistique. Le public adorait « Les Aiglons » car à chacune fois qu’ils sortaient un album, il y avait automatiquement deux ou trois tubes (chansons à succès) et puis, il faut dire qu’avec l’apport du synthétiseur et des trombones, ils ont réussi à écarter la musique haïtienne qui était bien encrée aux Antilles françaises.

Depuis de très longues années, la Martinique et la Guadeloupe n’espéraient plus faire danser les haïtiens sur la musique antillaise, car triompher au pays du « compas direct » et de la « cadence rempa » n’était pas chose facile. Les Aiglons ont changé la donne, car depuis un an, il compte parmi les orchestres étrangers les plus appréciés à Port-au-Prince (capitale d’Haïti). La formation de Michel d’ALEXIS est du reste très populaire dans bien d’autres pays tels l’Allemagne, la Hollande, la Suisse, la Belgique, le Surinam, Trinidad, la Barbade, etc… La plus part de leurs titres étaient repris régulièrement en lambada et en troubadour. Leur couleur était particulière et incomparable, ce qui rendait leur compas différent. C’est peut-être pour cela qu’au début, on l’a surnommée « Compas Magma » et par la suite à titre définitif « Cadence Magma ». Pour la petite histoire, il paraîtrait que cette appellation a été donnée au rythme de la musique des Aiglons en hommage à l’éruption de la Soufrière qui eut lieu au cours de l’année 1976, plus précisément le 8 juillet et, à ce moment-là, le groupe faisait danser pour oublier et calmer les ardeurs de la vielle dame.

Les joyeux lurons de Basse-Terre furent les premiers à avoir pris l’avion pour jouer à Aruba deux fois de suite (Aruba est une île de la mer des Caraïbes, faisant partie des petites Antilles et située au large des côtes du Venezuela. Il forme un état du Royaume des Pays-Bas à part entière depuis que l'île s'est séparée des Antilles néerlandaises en 1986.

 

La première fois pour un spectacle, la seconde fois pour le carnaval. Tellement fut grande leur notoriété, les gardes mobiles les escortaient, se rappelle Michel d’ALEXIS, et les femmes disait-il nous attendaient tranquillement devant notre hôtel.

 

Cette même année 1978, le chef d’orchestre du groupe, Michel d’ALEXIS fut contacté par un grand patron haïtien, proposant aux Aiglons d’effectuer une tournée à New-York. De Brooklyn à Boston, ils partirent jouer jusqu’au Canada. C’était la toute la première fois qu’un orchestre guadeloupéen jouait devant plus de 5000 personnes au célèbre « Madison Square Garden ».

Déjà très populaires par la voie microsillon, aux Antilles, en Europe, en Afrique et maintenant aux Etats-Unis d’Amérique (depuis leur passage sur ce continent). On peut dire que 1978 a été une année cruciale pour eux. Elle fut tout simplement, l’année de leur progression mondiale par une grande reconnaissance sur plan musical.

 

En conclusion, on peut dire que l’orchestre « Les Aiglons » est une formation antillaise qui a sévi au sommet des hits de 1974 à 1986. Le cerveau du groupe, Michel d’ALEXIS était entouré des meilleurs musiciens que les départements français d'outre mer pouvaient compter. S'entourer de 14 musiciens pour un orchestre pouvait paraître banal à l'époque, mais cela donnait au spectacle un éclat musical des plus précieux. C'était le temps des années lumières de la musique mondiale. A écouter leurs enregistrements il est intéressant de constater qu’ils faisaient partie des inventeurs de sons et de rythmes avec tous ce que cela comporte d'ingéniosité et de talent.

 

A cette époque la musique de la Guadeloupe était déjà sans aucune mesure très entraînante et enthousiasmante mais « les Aiglons », par la richesse de leurs créativités ont sans aucun doute apporté un plus dans l’évolution de la musique antillaise. Le mélange de tous les sons latinos qui ont donné la salsa pourrait se traduire dans la musique antillaise par une appellation que « les Aiglons » ont nommé « Cadence Magma.

 

Contrairement à l’orchestre « les Léopards de Saint-Pierre » de la Martinique qui a obtenu le premier disque d’or de toute l’histoire de musique antillaise, l’orchestre « Les Aiglons » est le premier groupe à avoir vendu plus de 200 000 albums et décroché pour l’occasion « un Disque d’Or ».

 

Cette formation guadeloupéenne qui a crevé l'écran dans les années 1976 est considérée comme faisant partie des grands précurseurs de l'histoire du Zouk, à l'époque des paillotes. Les Aiglons, tout comme le Typical Combo (autre orchestre célèbre de la Guadeloupe avec son chanteur vedette, Georges PLONQUITTE ) drainaient dans leur sillage, à chaque sortie des milliers de fanatiques. Ce groupe qui fait désormais partie du patrimoine guadeloupéen, mais aussi caribéen fait encore danser une troisième génération de fanatiques puisqu’il continue d’écumer la Zone Caraïbe et voire même la France Métropolitaine.

 

Après plus de trente trois ans de carrière, le but de Michel d’ALEXIS (le papy de la cadence qui a toujours son magasin de disque à Basse-Terre) est de faire redémarrer les prestations musicales avec de vrais orchestres sur scène et non du play-back.

 

D’ailleurs, pour mettre en pratique son ingénieuse idée, c’est au cinéma D’Arbaud qu’il a présenté au public le dernier album des Aiglons sur lequel il a profité pour lancer un message à des personnes mal intentionnés avec le titre « Konkirans délwayal ». Entre autre, il a de nombreux projets en tête et espère les concrétiser.

Source : Texte de Philippe Pilotin

 

Autre Source :  Wikipédia

Les albums de Aiglons (Les)

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